Catherine ALLAIN BERTIN

Pendant mes études d’Arts plastiques à l’Université de Bordeaux, je sais déjà que le trait, la ligne du dessin me correspond. Je suis réflexive, pensive, j'observe, puis je dessine avec attention et minutie. Je découvre la gravure sur cuivre et la magie de la presse et de l'impression.

En voyage au Japon pendant presque 2 ans, je poursuis cette quête des formes du réel. Mon regard capte les images subtiles et étonnantes de ce nouvel environnement. Un atelier de graveurs japonais m’ouvre ses portes. Je dessine au crayon, à la plume, au pastel, je grave. Je m’essaie à l’aquarelle, mais la couleur me résiste.

De retour en France, j’enseigne plusieurs années en option arts au lycée. Je me plonge dans l’histoire de l’art et la pratique créatrice. Entre la famille et l’école, je n’ai plus le temps de graver. Aussi, je décide d’imprimer…sans dessin, juste la couleur pressée sur de grandes toiles.

La rencontre avec le GROUPE EXPRESSION de Mérignac m'encourage dans cette direction. Les différentes expositions du groupe sont stimulantes. La confrontation et les échanges permettent les remises en question et l'évolution de ma démarche créatrice. Avec la technique de « transferts d'images », à partir de 2010, il s'agit toujours d'empreintes, de formes imprimées où réel et imaginaire se mêlent.

Retraitée de l'Education Nationale en 2018, je reviens avec bonheur vers la gravure. Dans l'atelier de « La Belle Estampe » situé à Bordeaux, je retrouve et approfondis avec plaisir la gravure sur cuivre à l'eau forte, l'aquatinte, la manière noire. Retour sur le thème du Japon (après un nouveau voyage stimulant), créations en série sur papier Japon (collés-chinés), et plus tard série de vues sur Bordeaux : image unique ou multiple sur un même tirage, mais aussi superposition d'estampes avec plusieurs plaques imprimées ensemble.

J'aime les étapes variées qui président au processus créatif de la gravure : préparation du dessin, de la plaque de cuivre, gravure sur le vernis protecteur, morsure au perchlorure de fer, encrage et nettoyage de la plaque avant impression à la presse sur papier humide. De nombreux gestes sont à réaliser avec patience et précision. C'est presque un état de méditation, avec en fin de parcours la naissance de l'image attendue ou...pas...la surprise est là !

Catherine ALLAIN BERTIN
25/03/2024